La démarche de mise en œuvre de LigérO, dispositif d’observation engagé sur le bassin de la Loire, vise à mettre à disposition des acteurs et gestionnaires des zones humides, un outil d’évaluation composé d'indicateurs communs et de protocoles harmonisés, avec pour double objectif :
- D'évaluer l’état de conservation et les fonctionnalités des zones humides ;
- De suivre et d'évaluer l’efficacité des travaux de gestion et de restauration des zones humides.
2014, préfiguration : recenser, évaluer, construire
Dans le cadre de l'étude de préfiguration d'un observatoire de suivi de l'état des zones humides, différents points ont été éclaircis, une démarche d'information a été lancée, une dynamique est née :
- Des indicateurs, des réseaux existent ou sont en cours de création et ont un lien plus ou moins étroit avec les zones humides. Ces travaux s'inscrivent sur des échelles de temps et d'espaces très variées. Ils peuvent être portés par des gestionnaires ou des scientifiques ;
- Des indicateurs de suivi de l'état et de la fonctionnalité des zones humides existent mais doivent être adaptés au contexte particulier du bassin ligérien ;
- Des indicateurs de suivis de travaux basés sur des expériences territoriales de l’ouest du bassin sont disponibles. Ces indicateurs proposent des protocoles adaptables. Cette adaptation donne une grande souplesse d'utilisation mais ne permet pas la mutualisation des données à d'autres échelles que celle du site ;
- En matière de bancarisation, les travaux sont moins nombreux. Le FMA est souvent partenaire de ces travaux ;
- L'enquête auprès des gestionnaires des zones humides a démontré un grand intérêt pour le sujet et une demande forte d'indicateurs, de protocoles standardisés et d'aide à l'interprétation - consulter les résultats de l’enquête ;
- Trois groupes de travail thématiques - consulter les listes - ont été créés. Ils comprennent chacun plus d'une dizaines d'experts motivés par la démarche. Ces experts proviennent de structures différentes comme les CEN, le CBN Bassin parisien, le FMA, la FCEN, le CEREMA, des spécialistes reconnus. Ces groupes ont permis de créer une dynamique autour du projet, de fonder une analyse partagée et de poser les bases d’un déploiement facilité à l'échelle du bassin de la Loire.
L’ensemble de la démarche a été réalisé en lien étroit avec les démarches existantes sur le bassin Rhône-Méditerranée et le bassin Seine-Normandie. De plus, sur le bassin de la Loire, une mallette d’indicateurs de travaux et de suivis en zones humides publiée depuis 2014 (http://www.forum-zones-humides.org/mallette-indicateurs-zones-humides.aspx), a été étudiée. Dans un souci de mutualisation, la compatibilité de l’ensemble des indicateurs disponibles aux objectifs du projet, sur et hors bassin de la Loire, a été analysée.
2015, déploiement
L’objectif du travail réalisé en 2015 a donc été de mettre au point une boîte à outils intégrant des indicateurs permettant de répondre aux deux objectifs du projet LigérO.
Ce projet piloté par le Cen Centre-Val de Loire et le FMA vise à mettre à disposition des maîtres d’ouvrages et des décideurs une boîte à outil de référence contenant un panel réduit mais éprouvé d’indicateurs à utiliser notamment dans le cadre des "Contrats Territoriaux Milieu Aquatique" (CTMA).
Cette boîte à outils comprendra :
- L’indicateur trophique qui est en cours de développement et qui sera disponible en 2018. Cet indicateur est fondé sur la connaissance de la chaîne trophique aquatique.
- 6 indicateurs complémentaires dont les 5 protocoles ont été développés au cours de l’année 2015 et dont l’opérationnalité est et sera testée tout au long de l'année 2016. La définition des 6 indicateurs est basée sur les outils existant, en particulier la BaO RhoMéO (Cen Rhône-Alpes) et la mallette d’indicateurs (FMA).
La rédaction des 5 protocoles de suivi - consulter les protocoles - a été réalisée collectivement en sollicitant les membres des groupes de travail pour alimenter et enrichir la réflexion autour des 5 thématiques d'étude, de manière à faire consensus entre bien-fondé scientifique, pragmatisme opérationnel et attentes du projet. Un référent scientifique a également été désigné pour chaque thématique.
Conjointement à la rédaction des protocoles et des indicateurs, l'année 2015 fut également l'occasion de :
- Valider la typologie des zones humides - consulter la typologie des zones humides - adaptée de la typologie SDAGE pour le bassin de la Loire, et les objectifs de l’étude.
- Choisir les sites « test » - consulter la liste des sites "test" 2016 - parmi les zones humides incluses dans des CTMA, réparties sur le bassin de la Loire et au sein de différents types de zones humides (tourbière, bordure d’étang, tête de bassin…). Face à la difficulté de trouver des sites test répondant à l’ensemble de ces critères pour chaque typologie, certains sites ne sont finalement inclus dans aucun CTMA voire ne sont pas inclus dans le bassin de la Loire (1 site sur la Baie de l’Aiguillon)
2016, phase de test
Le premier objectif de l'année a été d'appliquer et de valider in situ le travail réalisé en 2015 sur les indicateurs et leur protocole associé.
Pour ce faire, une sélection de 29 sites "test" répartis sur le bassin ligérien selon leur typologie a été effectuée afin de servir de support pour la mise en œuvre des protocoles. En effet, tout au long de cette année, le travail a consisté à tester la robustesse et la faisabilité technique des protocoles de suivi. A la fin de l'année, l’ensemble des remarques et difficultés rencontrées par les opérateurs techniques ont été compilés. En fonction des remarques, les protocoles ont été ajustés ou réécrit pour plus de clarté.
En parallèle, des groupes de travail restreints composés du référent scientifique thématique et d'experts régionaux ont été formés afin de construire les référentiels techniques servant de base au calcul des indicateurs. Ces groupes de travail concernent les indicateurs suivant :
- Amphibiens : des listes de peuplements de référence par département ont été établies selon la distribution et la rareté des espèces sur le territoire départemental ;
- Odonates : des listes de peuplements de référence par département ont été établies en attribuant des coefficients d'affinité de chaque espèce pour chaque habitat odonatologique selon la distribution et la rareté des espèces sur les territoires départementaux ; La liste des habitats odonatologiques basée sur celle de la BAO RhoMéO a aussi été revue.
- Flore : la liste des espèces végétales présentes sur le bassin de la Loire a été dressée. Pour les taxons présents, les valeurs indicatrices basées sur les données issues de Baseflor (Julve P., 1998), de Flora Indicativa (Landolt E. & al., 2010) et du référentiel flore dans RhoMéO (CBNA, 2005) ont été attribuées. Les valeurs indicatrices utilisées sont celles basées sur la tolérance des taxons face la présence d'une nappe d'eau dans le sol d'une part, et selon la préférence des taxons en termes de richesse de nutriments dans les sols (azote et phosphore principalement) d'autre part.
En 2016, la poursuite du développement du système de bancarisation des données et la création de tableurs de saisie à destination des opérateurs techniques ont été réalisées. Ceux-ci afin de garantir l'homogénéité du format de restitution de la donnée collectée à l'issue de la phase de test.
Le 1er semestre 2016 a été également l'occasion de mettre en ligne le site internet dédié à LigérO. Il s'agit d'un support de communication et de diffusion d'informations autour de la démarche et de l'évolution du programme. C'est un outil évolutif et participatif qui s'enrichira au fur et à mesure de la progression du projet.
2017, déploiement des protocoles
L’année 2017 permet de déployer les cinq protocoles testés en 2016 sur l’ensemble du bassin de la Loire. Cette année, 84 sites sont échantillonnés (généralement 10 par type de zone humide, sauf 5 sites pour « baies et estuaires moyens et plats » et 9 sites pour « Petites vallées », http://www.ligero-zh.org/carte). Les données récoltées associées aux référentiels permettront de tester la mise en œuvre des calculs des notes indicatrices. Ces notes permettront d’obtenir un premier échantillon de valeurs observées par type de zones humides.
Les opérateurs de terrain, pourront de plus tester les nouvelles versions des tableurs de saisie. Ceux-ci ont été revus suite aux retours des opérateurs « testeurs » de 2016. L’objectif étant toujours d’homogénéiser le format de restitution des données tout en facilitant la saisie, limitant les erreurs inhérentes et facilitant l’autocorrection. De plus, le système de bancarisation poursuit son développement.